L’Echange, mises en scène historiques

La pièce, créée  par Jacques Copeau en 1914 au Théâtre du Vieux-Colombier, avec Marie Kalff dans le rôle de Marthe, Louise Marion en Lechy, Charles Dullin jouant le personnage de Louis Laine et Copeau lui-même celui de Thomas Pollock, n’obtint qu’un succès médiocre et fut rapidement retirée de l’affiche. Les critiques ont été peu favorables à  une pièce considérée comme une œuvre de jeunesse, entachée d’un abus de lyrisme et desservie par une diction psalmodiée que l’auteur lui-même avait imposée aux acteurs.

L’Échange fut repris seulement en 1937 par la compagnie de Georges Pittoëff au théâtre des Mathurins à Paris, avec Georges Pitoëff dans le rôle de Louis et Ève Francis dans celui de Lechy, puis en 1946 à la Comédie des Champs-Élysées, où Claudel et les critiques ont apprécié particulièrement la diction musicale et le jeu délicat de Ludmilla Pitoëff qui jouait le personnage de Marthe.

Jean-Louis Barrault créa la seconde version du drame en 1951 au théâtre Marigny, lui-même interprétant le personnage de Louis, avec Madeleine Renaud jouant celui de Marthe, Jean Servais en Thomas Pollock et Germaine Montero pour Lechy. Le jeu de Madeleine Renaud fut généralement l’objet de grands éloges, et les critiques ne semblèrent pas sensibles aux modifications considérables apportées par l’auteur au drame initial.

De très nombreuses reprises eurent ensuite lieu en France et à l’étranger. Après la mort de Claudel, Guy Suarès mit la pièce en scène au cloître Saint-Séverin avec Laurent Terzieff dans le rôle de Louis et Pascale de Boisson dans celui de Marthe. En 1986, Antoine Vitez représenta la première version du drame au théâtre de Chaillot. Jean Negroni la mit en scène au festival d’Avignon en 1991, avec Michael Lonsdale dans le rôle de Thomas Pollock. L’Échange entra au répertoire de la Comédie-Française en 1995 dans une mise en scène de Jean Dautremay. La pièce reparut au Festival d’Avignon en 2007, mise en scène par Julie Brochen, et au Théâtre de la Colline en 2008 dans la mise en scène d’Yves Beaunesne.